De tous temps des hommes ont entretenu le fantasme de l'omniscience, rêvant du jour où ils pourraient avoir un accès instantané à tout le savoir du monde, sur demande. Au sujet de n'importe qui, et de quelquefois n'importe quoi. Les polices, les agences de renseignement et les plus possédants y avaient déjà accès, selon leur volonté à payer pour de la bonne info, qu'ils acceptaient quelquefois de partager. Maintenant que nous y sommes tous arrivé, depuis qu'il est possible de se connecter à cet internet et d'y déverser tout notre génie, ainsi que toutes nos conneries, on en fait quoi? Une fois qu'il est possible de voir les dessous de tout, de tout ce à quoi nous fantasmons, je fais quoi?
Je ne regarde pas? Je choisi les morceaux? Je ne regarde pas ailleurs? Je mélange tout? J'ignore volontairement? Je regarde quoi? Je fais semblant de rien?
Je peux choisir n'importe quoi, et personne n'en a rien à foutre à part moi. C'est fabuleux. Il suffit d'être suffisamment silencieux pour passer sous les radars. Et n'être jamais vu. Car chercher à n'être pas vu au milieu de la foule devient l'ultime Graal, la plus grande des virginités. Parce que le plus grand nombre cède à la tentation et à la curiosité, tout en s'étonnant de ce qu'il trouve. Nous venons d'inventer à faire du feu, avec des fils et des branchements, et partout nous sautons de joie, et de peur. Ça nous passera.
Quand le précieux devient commun, et que le commun s'en détache le temps de le remettre au goût du jour, je fais quoi? Je m'en tape, ou je m'en étonne encore plus? J'y participe, ou j'observe?