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Des polarités

Je déduis que tout dans l'Univers est polarisé. Comme dans une pile électrique, comme dans un champ magnétique, un pôle négatif s'oppose à un pôle positif. Et je pressens que la réalité, telle que nous pouvons la vivre, naît de toutes les dualités, de toutes les forces d'attraction et de répulsion, de toutes les oppositions entre deux polarités. J'ai l'intuition que tout notre Être, tout ce que nous sommes, ainsi que tout ce que nous créons et tout ce que nous expérimentons se dévoile et s'exprime au centre de dualités. Notre réalité comprise à l'intérieur d'une infinitude de dualités, toutes faites d'une paire de pôles en parfaite complémentarité. D'un côté oui, de l'autre non, avec peut-être notre perception entre les deux. J'ai du mal à m'imaginer comment ces mots résonnent en vous, ou alors raisonnent-ils, en supposant que les mots vous manquent pour exprimer correctement votre ressenti. Ou au contraire, vous avez peut-être vous aussi une certaine compréhension intuitive du sujet. Ou alors c'est le néant, et ce texte tombé sous vos yeux peut soit être zappé, soit éveiller en vous un sentiment de curiosité. Pour ma part, je peux vous dire que les mots ont pris longtemps à percoler en moi, toute une Vie.

Dans tous les cas, je peux vous indiquer que la suite du texte prendra une forme radicalement plus affirmative que ces deux premiers paragraphes, lesquels sont remplis de mes doutes et de mes peurs. Pour la suite, je prends le pari de suivre mes ressentis et mes intuitions jusqu'au bout, de plonger au fond de ceux-ci, et de les affirmer comme des vérités. Et donc, en toute conscience, je m’exclurai de l'équation, je délaisserai la première personne, plus de « je » à compter du troisième paragraphe. Notez que les objectifs de cet exercice sont pour moi, d'abord et avant tout, de vider mon sac et d'en partager le contenu. Ou plus précisément, d'extraire de l'intérieur de mon Être toute cette construction faite de ressentis et de connaissances entreposés en vrac, pour enfin l'ordonner et la rédiger dans une forme qui puisse être comprise, et ainsi, peut-être toucher vos ressentis, votre intuition, votre imaginaire, ou même votre intellect.

Donc si tout dans notre Univers est polarisé, alors rien n'est seulement négatif ou seulement positif, seulement noir ou seulement blanc. De fait, s'il semble que les polarités en elles-mêmes sont des abstractions, en cela qu'elles sont inatteignables et indivisibles, elles apparaissent toujours liées, parce qu'elles ne peuvent exister l'une sans l'autre. La force positive se manifeste toujours de concert avec une influence négative, si minime soit-elle, et le noir n'est toujours qu'une teinte très foncée, tant il contient toujours une part de blanc, tout comme le blanc visible n'est jamais qu'une teinte très pâle. Chaque partie existe de par sa contrepartie et à l'intérieur de celle-ci, tout comme le yin n'existe que par le yang, et vice-versa, et l'un dans l'autre.

Nous pouvons ainsi imaginer notre réalité comme une longue ligne. À une extrémité l'intangible, et à l'autre l'inatteignable, deux pôles indivisibles. Nous existons à l'intérieur de cette polarité primaire. D'un côté, le pôle de nos origines, habité par une force créatrice toute-puissante, et de l'autre, le pôle de notre finalité, siège d'une force transformatrice également toute-puissante. D'un côté comme de l'autre, nous avons deux extrêmes contraints à la coexistence, un couple de polarités fait d'inséparables, aussi permanent qu'éphémère. Une force créatrice rejoignant une force opposée, une réalisation paradoxale à la fois source et résultante, à l'origine de toutes choses matérielles et immatérielles, moteur de la Création. Les forces toutes-puissantes qui sont en jeu agissent aux limites de notre Univers, à son début et à sa fin, laissant entre les deux toutes les dimensions nécessaires à sa Création, à son expression et à son épanouissement, dont nous-mêmes. Les limites sont floues, imperceptibles, peut-être parce qu'elles ne sont que des balises, des signaux indiquant un sens, une direction, sans plus.

Alors que les extrémités d'une dualité nous apparaissent intangibles et inatteignables, nous pouvons facilement en constater l'existence de par leurs effets sur notre réalité, ce que nous appelons l'expérience. Imaginons une partie de carte. Si nous savons que la partie prend place à l'intérieur d'une suite d'événements en continu, il y a un avant et un après, comment pouvons-nous décrire le début de la partie, le moment même où un groupe de personnes se décide d'un commun accord à créer une partie, à jouer? Ce moment existe-t-il réellement? Et comment décrire la fin de la partie, l'exact moment où la création s'éteint, où l'un des joueurs gagne? Que sont ces moments, ces balises, ces événements fugaces qui se produisent en une fraction de seconde, qui influencent toute la partie et ses suites, qui en représentent les frontières, et qui restent pour nous intangibles et inatteignables? Le début et la fin représentent-ils des moments vraiment définis, ou alors ne sont-ils que l'infime fraction d'une infinie séquence d'événements? Même chose pour les longueurs d'ondes, qui vont des plus courtes aux plus grandes, qui s'étalent des rayons gamma aux ondes radio, en passant par les couleurs visibles de l'arc-en-ciel, et dont les extrémités sombrent vers l'imperceptible. Pareil pour les affiliations politiques, qui vont de la gauche à la droite, ou de la droite à la gauche, et dont il semble que les extrêmes ne connaissent jamais de limites. Toujours sur la même lancée, s'il nous est facile de faire l'expérience d'un choc électrique, ou d'effectuer des mesures de courant, il nous est impossible de toucher, d'atteindre ou d'isoler les limites de l'électricité, lesquelles sont soit positives, soit négatives, et toujours couplées. Nous expérimentons aisément les effets de tous les phénomènes qui nous font et qui nous touchent, sans jamais pouvoir en isoler les limites, en supposant que celles-ci existent vraiment.

Si nous sommes tous intuitivement capables de nommer l'infini et l'absolu à partir de l'expérience partielle de quelques phénomènes, certains d'entre-nous s'investissent beaucoup plus dans les activités propres à caractériser ce qui échappe au plus grand nombre. De là naît une nouvelle dualité, celle opposant les cultes aux sciences. La différence fondamentale entre ces approches est simple. D'une part, les cultes consacrent tous leurs efforts à tenter de définir l'intangible et l'inatteignable, soit les forces créatrices et opposées toutes-puissantes en elles-mêmes. D'autre part, les sciences s'attardent à la recension systématique des manifestations de la Création, avec l'espoir d'un jour pouvoir reconnaître et définir la source et sa finalité comme un savoir, par la connaissance de sa structure et de son contenu. Le pouvoir créatif de cette dualité est phénoménal, tant tous et chacun se sentent irrésistiblement appelés à choisir un camp, même si dans les faits l'un participe de l'autre. Des cultes sont nés les religions, les cultures, les arts et les mythes, tout ce qui est facilement assimilable et qui ne demande aucun effort autre que celui d'être prêt à croire, d'où les croyances. Des sciences est né le doute, ou alors est-ce l'inverse? Le doute, ce trop souvent nécessaire besoin de toujours tout remettre en question, devient un outil d'une efficacité extrême pour qui sait manier la démarche scientifique.

Une des dualités où les croyances et le doute sont contraints de s'amalgamer est celle du pouvoir. Pendant que certains avancent, d'autres freinent, et l'un trouve toujours le moyen de s'opposer à l'autre, assumant la conduite des affaires à tour de rôle, comme dans un mouvement alternatif, comme dans un gouvernement. Il est intéressant de noter qu'en absence d'alternance, il y a soit stagnation et régression, soit coopération. La plupart des tenants de chacune des positions agissent sous l'influence de forces qui les dépassent, et finissent souvent broyés sous le poids de celles-ci. Et c'est à l'intérieur de ce très coûteux, très lent et très répétitif combat à l'aveugle que les sociétés humaines appellent démocratie que s'exerce leur gouvernance. Encore ici, nous trouvons des limites à la fois intangibles et inatteignables, lesquelles prennent la forme de concepts abstrait lorsque considérés seuls, ne se révélant réellement que dans leur complémentarité. En effet, que serait l'idée du progrès social sans le péril du conservatisme, ou pris inversement, que serait le respect des traditions sans le péril de l'anarchie?

Il est tout de même probable que la mère de toutes les dualités humaines soit celle opposant les sentiments de l'Amour et de la Peur. Cette dualité absolue fait tant partie de l'expérience humaine qu'on la retrouve partout, de la Bible à Star Wars. L'Amour absolu nous apparaît comme lumineux, positif, bienveillant, honnête, inconditionnel, et prévisible, alors que beaucoup voient la Peur absolue comme étant sombre, négative, fourbe, corrompue, absolument conditionnelle, et aussi prévisible. Et parce que les extrémités du spectre nous montrent encore et toujours d'inatteignables limites, chaque manifestation d'Amour doit s'accompagner d'une part de Peur, si minime soit-elle, alors que les pires expressions de la Peur contiennent toujours au moins un peu d'Amour. Plus encore, parce que le positif ne saurait être sans le négatif, l'Amour a toujours besoin de la Peur pour exister, et inversement. Ainsi naît l'imprévisible et le surprenant, ainsi s'opère la Création, ainsi sont faites les dualités.

De la dualité naît la recherche d'équilibre. Se rendre compte qu'il existe une part d'Amour dans chacun des gestes les plus horribles qui puissent être, des crimes haineux aux génocides nationaux, est l'une des choses les plus difficiles à faire pour un Être meurtri et souffrant, sauf s'il s'éveille au fait que pour chaque part de Peur qui survient, une proportion équivalente d'Amour est injectée dans le monde. En vérité, les monstres dénués d'Amour n'existent que dans nos mythes et croyances. Il est important de comprendre que pour chaque part créée, une part opposée d'une ampleur équivalente naît simultanément, parce que toute création représente un effort d'équilibre. L'équilibre est tel que si un Être humain est capable de tuer, vous l'êtes aussi, tant tout est en tout. Et que pour chaque vie qui s'éteint, au moins une autre naît. Ce qui brouille notre perception, c'est notre affect, notre attachement émotionnel à une réalité idéalisée du passé, que nous confondons à tort avec un investissement, ce qui nous conduit au déséquilibre. Nous croyons investir dans nos relations et dans la croissance de notre progéniture. Nous mettons un prix sur la Vie des Être chers, peut-être parce que nous espérons exister plus longtemps, en eux et par eux, peut-être parce que nous n'investissons pas assez en nous-mêmes, et peut-être parce que nous avons Peur d'Être jugés.

Si vous craignez le jugement, peu importe que sa source soit vôtre, ou autre, ou divine, vous pouvez commencer par cesser de juger. Les expressions du jugement, de la rétribution, de la punition, de l'appropriation, de la rébellion, de la vengeance et de la justice sont les sentiments humains les plus proches de la Peur. Demander vengeance pour un meurtre est beaucoup plus dommageable que le meurtre en lui-même, parce que le meurtre est la plupart du temps momentané et fortuit. Alors que la volonté de vengeance, qui est une expression de la Peur, peut être entretenue, durer très longtemps, et marquer durablement plus d'une Vie. Il est toujours préférable de chercher le deuil plutôt que la vengeance. Si vous êtes motivés par les investissements et les choses de la rentabilité, vous devez savoir que l'un des exercice les plus ruineux qui existe dans nos société est celui de la justice, lequel n'est ni plus ni moins que la vengeance institutionnalisée. Le seul besoin des individus en matière d'arbitrage est celui d'équité. Nous demandons à être traités équitablement, c'est à dire qu'à l'examen des circonstances qui sont les nôtres, nous avons d'abord besoin d'être entendus, puis d'être acceptés, ce qui veut dire nous voulons obtenir l'assurance que l'ensemble de la communauté fasse sienne notre situation particulière. Et si nous avons été lésés, nous avons besoin de sentir que toute la communauté assume sa part dans la réparation, et non pas un seul individu. En cela, les lois devraient être des règles de consensus, et alors les sentences deviendraient des processus de création d'équité.

Parce qu'un processus créateur d'équité est infiniment plus rentable qu'un projet égalitaire. Considérer équitablement un individu ou une collectivité implique un dialogue, une participation active de toutes les parties concernées. Et conséquemment, le produit d'un processus équitable est toujours le meilleur, parce que chacune des parties reçoit sa juste part. À l'opposé, chercher à établir un rapport d'égalité entre différentes parties est une aberration. D'abord parce que rien en ce monde n'est égal, mis à part les équations mathématiques. Dans la complexité de la Création, tout ce qui est égal, ou pareil, ne l'est qu'en apparence. Ensuite parce que l'égalité est soit imposée, soit enlevée, toujours à l'encontre de la volonté d'au moins une partie, excluant toute possibilité de responsabilité partagée. De fait, les processus égalitaires, lesquels se définissent en opposition à l'inégalité, sont toujours manipulés et réorientés de façon à servir les besoins et les envies de ceux qui en exercent le contrôle, au détriment de toutes les autres parties. Les rapports égalitaires seront donc toujours utopiques et inatteignables. Tendre vers l'égalité à l'intérieur de rapports équitables est infiniment plus souhaitable. Nous pouvons donc choisir de transformer notre soif d'égalité en une volonté d'équité.

Considérer qu'une part de Peur habite chacun des plus grands gestes d'Amour, du don de soi au don de Vie, est aussi très difficile à admettre. Parce que notre soif d'absolu est trop importante. Notre tendance naturelle à tout voir en noir et blanc nous aveugle, comme l'arbre proverbial qui cache la forêt. Par exemple, nous pourrions postuler que la sainteté n'existe pas, ou alors que nous sommes tous des saints, tous et chacun des Êtres vivants, du premier au dernier, depuis toujours. Évidemment, les dons de soi et les dons de Vie font partie des gestes dont la teneur en Amour inconditionnel est la plus élevée. Tout comme vous avez en vous le potentiel d'aimer l'entièreté de votre expérience en tant qu'Être humain, incluant la totalité des autres Être humains, ainsi que toutes les autres formes de Vie, sans aucune exception. Et s'il est vrai que certaines Vies ont été exemplaires, elle l'ont été parce qu'elles ont touché un très grand nombre d'autres Vies, ou parce qu'elles les touchent encore, même après leur passage sur Terre. La Vie idéalisée des saints et des héros est une représentation de notre soif d'absolu, fruit de notre insatiable volonté de nous conformer. En cela, la proclamation de sainteté se présente sous la forme d'un outil marketing avant la lettre, une idée vouée à valoriser l'inatteignable, et dévaloriser ce qui ne l'est pas.

Viser l'inatteignable, viser la perfection et viser l'égalité, ce sont là de grands et nobles objectifs moraux potentiellement générateurs d'évolution, en supposant que le viseur soit volontaire. Ça revient à faire de son mieux. Imposer l'inatteignable, demander la perfection et exiger l'égalité, ce sont là de grandes utopies absolument destructrices et perverses, parce qu'impossibles. Et à l'impossible, nul n'est tenu. D'où l'importance des mots que nous utilisons tous les jours.

Parce que nous avons été créés à l'image de la force créatrice mère de notre Univers, nous sommes nous-mêmes d'incroyables Créateurs. Créer, constamment, continuellement et inlassablement, c'est tout ce que nous faisons pendant notre passage sur Terre. Et bien que nous soyons toujours à créer, modeler et remodeler toutes les parties de nos relations avec les autres, de même que toutes les parties du décor de notre quotidien, et de constamment nous mettre en scène à travers tout ce que nous vivons, rien de ce que nous expérimentons dans la Vie n'est réellement à propos de nous-même. C'est toujours à propos de l'impact que nous avons sur la Vie des autres. Aussi difficile à réaliser que cela puisse paraître, soyez absolument convaincu que devrez un jour ou l'autre faire vôtre l'idée que peu importe ce qui vous arrive dans votre Vie, vous n'en êtes aucunement responsable. Il s'agit d'une des pensées évolutives les plus puissantes qui soit. Et si ça s'applique à vous, ça s'applique également à toutes les autres formes de Vie. Même si tout ce qui vous arrive est le fait de votre propre création, rien de ce qui vous arrive est vôtre, rien ne vous appartient, autre que la mémoire de votre expérience créatrice.

Dans toutes les dualités, y compris celle qui lie l'Amour à la Peur, il existe un mouvement de réciprocité. En cela, chaque geste dans une direction demande une réaction équivalente vers l'autre, selon un rapport de cause à effet. Aussi, les gestes extrêmes sont le fait de tendances, qui sont de longues et lentes constructions qui gagnent en puissance avec le temps. Il en va de même dans le cas des désastres naturels. Imaginons une onde oscillante qui chevauche un point d'équilibre, le point zéro. Ce point d'équilibre représente l'endroit où l'impact de l'Amour annule celui de la Peur. C'est l'endroit où réside la paix, loin des extrêmes. Lorsque l'onde oscille par delà le zéro, la réalité gagne une charge positive d'Amour, créant un déséquilibre momentané. Et par le mouvement d'oscillation qui est entrepris, l'onde passe ensuite sous le zéro, vers le côté négatif, et va prendre une charge négative de Peur équivalente à la charge d'Amour, contrebalançant l'impact de la première charge. Si rien n'est fait pour contrer et diminuer la tendance du cycle oscillatoire, alors l'amplitude augmente sans cesse, jusqu'à un point de rupture, qui correspond à un bris d'équilibre tellement puissant qu'il change la réalité durablement.

Le point de rupture peut-être positif, ou négatif. Si le point de rupture est positif, il devient vertueux, et pousse le plan oscillatoire vers un niveau supérieur. Dans les fait, le point zéro, sous l'action d'une rupture vertueuse, se déplacera vers le haut et provoquera un bond évolutif. Le déplacement d'un point d'équilibre, ou point zéro, ne peut avoir lieu que suite à l'atteinte d'un point de rupture. Suite à une rupture, le cycle ondulatoire persiste, passant toujours du positif au négatif de façon équivalente, quoique son amplitude diminue, permettant une adaptation harmonieuse avec le nouveau niveau de réalité. Ce que permet le bond évolutif, c'est d'augmenter la distance entre le point zéro et l'extrême négatif. De fait, lorsqu'un point de rupture positif se produit, la charge d'Amour de tous les êtres vivants s'en trouve augmentée, ce qui mène à l'évolution de toutes les formes de Vie. Un point de rupture devient vicieux lorsque négatif. Le point d'équilibre est alors abaissé, l'éloignant de l'extrême positif. Dès lors, le niveau de la Peur augmente pour tous les Êtres vivants et nous tombons en régression.

Une onde oscillante agit de deux façons. Soit par son amplitude, qui correspond à la hauteur variable du mouvement alternatif menant l'onde d'un hémisphère à l'autre, de sa crête vers son creux, soit par sa fréquence, lorsque change la vitesse entre les oscillations et que la longueur d'onde augmente ou diminue. Les variations d'amplitude font en sorte de rapprocher ou d'éloigner la position de l'onde de chaque extrême. Plus l'amplitude augmente, plus l'influence de chacune des polarités est profonde. Dans le cas d'une variation de la fréquence, on assiste à un changement du nombre d'oscillation pour une période donnée, laquelle peut affecter notre perception du temps qui passe. Plus la fréquence augmente et que les longueurs d'onde raccourcissent, plus la tendance fait en sorte que les évènements se succèdent rapidement. Si l'amplitude des oscillations change le monde, la fréquence correspond à la vitesse à laquelle ces changements arrivent. Et lorsque l'amplitude et la fréquence augmentent simultanément, on assiste à une accélération d'événements de plus en plus extrêmes, un mouvement qui conduit éventuellement à un point de rupture, ou point de non-retour.

Du mariage entre l'amplitude et la fréquence naît le rythme. Nous pouvons choisir de suivre le rythme d'une tendance majeure, et ainsi arrimer notre propre rythme à celui d'une moyenne, la plus importante étant la moyenne de l'ensemble des formes de Vies, en accord avec la nature. Nous pouvons aussi choisir de suivre le rythme moyen d'un groupe d'Êtres humains. Nous pouvons finalement choisir d'adopter un rythme qui nous est propre, en ajustant graduellement notre amplitude et notre fréquence personnelle jusqu'à l'atteinte d'un certain confort, en toute introspection.

Chaque rythme existe à l'intérieur d'une polarité. Chaque rythme qui existe, ou qui a déjà existé, a d'abord été le fait d'un seul individu. Tout comme une nouvelle polarité est créée chaque fois qu'un rythme nouveau vient au monde. L'objet de la polarité ainsi créée est de mettre en place une force d'opposition, laquelle a pour fonction d'amorcer un mouvement, l'énergie créatrice dont se nourri l'Univers. Cela fait en sorte que pour chaque personne qui décide d'adopter un rythme nouveau, au moins une autre personne se trouve irrésistiblement tentée de s'y moduler, pour mieux s'y opposer. La naissance de cette opposition fait en sorte de légitimer le nouveau rythme, lequel peu alors grandir et gagner des adhérents, au même rythme que son opposition gagne des adhérents.

Une personne qui décide de suivre une tendance majeure fera tous les efforts nécessaires pour s'ajuster, en amplitude et en fréquence, au rythme moyen de cette tendance. Cela se traduira d'abord par un besoin de choisir son camp, de se conformer, en faisant la démonstration de son allégeance exclusive à l'une des deux polarité. Ce processus aura aussi pour effet la remise en question de toutes les allégeances passées, laquelle peut mener au réagencement, au démantèlement, ou à la destruction de celles-ci. En général, les dynamiques propres aux tendances majeures restent obscures, et les personnes qui décident de s'accorder au rythme moyen de ces tendances le font sous l'influence de quelques peurs, à défaut d'un effort de conscience.

La majorité de la population humaine semble toujours se conformer à une tendance planétaire massive, alors que dans les faits, ce sont les tendances de la plupart des groupes d'Êtres humains qui finissent par s'enligner. Parce que bien que chaque tendance possède son propre rythme moyen, la plupart de ces rythmes sont semblables, en amplitude et en fréquence. La tendance planétaire revêt souvent l'apparence d'un très gros paquebot sur son erre d'aller, avec toujours un important point de rupture en vue, quelquefois en forme d'iceberg. Et parce qu'une tendance planétaire agit aussi à l'intérieur d'une dualité, les forces d'opposition sont toujours appelées à s'enligner.

Puis le temps passe, et avec l'accumulation d'expériences, une personne peut finir par franchir différentes étapes. Elle peut d'abord se révolter. Sans tenter de moduler l'amplitude ou la fréquence de son rythme, cette personne pourra être tentée de changer d’allégeance et de joindre les rangs de la polarité opposée. C'est ce qui arrive quand les bandits et les représentants de la loi changent de rôle, par exemple. Une personne peut aussi décider de jouer double ou triple jeu, soit d'assumer des polarités et/ou des rythmes différents pour différentes situations. Le processus de la Vie peut aussi mener une personne à complètement briser ses attachements, et ainsi changer de rythme, au gré d'une tendance majeure complètement différente. La fin du cycle de la dépendance, c'est à dire le moment où une personne décide de s'extraire de la logique propre aux tendances des autres, survient le plus souvent au moment de l'éveil, généralement lorsque que la dite personne se décide à entreprendre un travail d'introspection, un moment où la conformité devient soudainement oppressante.

On parle ici de l'introspection comme d'un travail, parce que c'est une tâche qui demande de nombreux efforts. Parce qu'un processus d'introspection commande un examen minutieux, voire une totale remise en question d'absolument toutes nos croyances.

Une personne qui augmente sa fréquence et qui diminue son amplitude conservera un bon potentiel énergétique, en accord avec une stratégie de diminution des risques de décrochage. En général, si nous pouvons voir ce mouvement comme étant la posture de la plus grande puissance, c'est aussi une des plus contraignante à adopter. Une faible amplitude est gage d'équilibre, comme si on abaissait le centre de gravité d'une voiture de course dans le but d'augmenter sa stabilité, tandis qu'une plus grande fréquence permet d'aller plus vite, et plus loin. Les risques associés à cette configuration incluent l'isolement et la délusion, c'est à dire la diminution de son potentiel à ressentir la réalité telle qu'elle est vécue par la majorité des gens.

Le fait d'augmenter son amplitude, ou d'être contraint à le faire, va généralement de paire avec une diminution de sa fréquence, toujours en accord avec une stratégie de maintien du capital énergétique. Une personne vivant à l'intérieur de cette configuration augmentera sa capacité de traitement d'informations sensorielles et mentales au-delà de la moyenne des gens, ce qui peut mener soit au génie, soit à une forme d'hypersensibilité, soit les deux. La fréquence à la baisse conduira cette personne à se désintéresser de l'aspect temporel et matériel des choses. C'est l'opposé de la voiture de course.

Augmenter simultanément sa fréquence et son amplitude provoque un décrochage par une diminution rapide des forces vitales, et à terme, conduit plus rapidement à la mort psychique et physique. Voir sa Vie soumise et conditionnée à d'importantes variations d'amplitude à grande vitesse peut permettre d'accomplir de grandes choses, en plus de provoquer l'admiration, voire l'envie de l'observateur moyen. C'est quoi qu'il en soit le meilleur moyen de décrocher. Et dans ce cas, décrocher revient à démissionner et à se laisser mourir.

Au final, la vie est compliquée, comme nous la créons. Tout dans cette universelle matérialité existe au sein d'une dualité. Tout, entre deux inatteignables extrêmes. Les longueurs d'ondes existent entre la fin des rayons gamma et des ondes radio, comme entre deux abysses. Et nous existons, nous agissons, nous participons, entre celles-ci. Toujours deux abysses, et pour toujours et pour l'infinité.

Ça veut dire une chose et une seule : trop de ceci mène à moins de cela. En termes électriques, c'est positif et négatif. Les pôles restent absolus et intangibles. Encore des abysses. Pour que le courant passe, une seule condition : équilibre entre les polarités.

En termes humains, à l'intérieur des concepts que nous et vous comprenons, l'amour et la peur. L'Amour, la Peur, sont les abysses de ce qu'il nous est possible de comprendre, de nous-mêmes comme des autres. Et nous imaginons exister entre les deux. Tout ce qui est négatif en nous origine de nos Peurs. Tout le reste penche vers l'Amour. Trop de Peur, pas assez d'Amour. Trop d'Amour, pas assez de Peur. Trop, c'est comme pas assez. Vraiment.